Page:Lamarck - Discours (1806).djvu/20

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parties de l’histoire naturelle, ou n’en forment eux-mêmes que de semblables.

Dans un ouvrage qui vient de paroître sur la zoologie, l’auteur après avoir fait l’éloge de l’étude particulière des espèces, assure que la connoissance des espèces est ce qui constitue le véritable naturaliste.

Nous ne suivrons pas une méthode qui rétrécit et borne ainsi les idées ; elle consumeroit tout notre temps presque sans utilité, et mettroit le plus grand obstacle à l’instruction que nous pouvons acquérir, en considérant d’une manière convenable, l’objet dont nous voulons nous occuper dans ce cours.

Les animaux sans vertèbres constituent cet objet : nous allons donc d’abord considérer les généralités les plus importantes qui les concernent. Ainsi nous allons tâcher d’embrasser par l’imagination le vaste ensemble que présentent ces nombreux animaux dans la nature  ; nous nous efforcerons de nous élever suffisamment pour dominer les masses dont cet ensemble paroît composé, afin de les comparer entr’elles, de les bien juger, de découvrir la nature de leurs rapports et de reconnoître les traits principaux qui les caractérisent.


Comme tous les corps vivans qui existent se partagent nettement en deux règnes particuliers, d’après des considérations que vous connoissez très-bien, je ne vous parlerai point des différences essentielles qui distinguent les animaux des végétaux ; elles vous sont sans doute assez connues, et vous savez sûrement, malgré ce qu’on en a dit, qu’il n’y a pas de véritable nuance par aucun point entre ces deux règnes, et par conséquent qu’il n’y a point d’animaux plantes, ce qu’exprime le mot zoophyte, ni de plante-animale. L’irritabilité dans toutes ou dans certaines parties, est le caractère le plus général des animaux ; elle l’est même plus que la faculté des mouvemens volontaires, et que la faculté de sentir ; et tous les végétaux sans en excepter même les plantes dites sensitives, ni celles qui meuvent certaines de leurs parties à un premier attouchement, sont complètement dépourvus d’irritabilité, ce que j’ai fait voir ailleurs.

Mais, laissant à l’écart des considérations qui pourroient nous écarter de notre objet, je vous ferai remarquer que tous les animaux qui sont dans la nature, considérés dans leur ensemble et dans leur organisation, présentent les moyens d’établir parmi eux deux grandes divisions extrêmement remarquables.