Page:Lamarck - Discours (1806).djvu/22

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saisissons pour former parmi eux des classes, des ordres, de grandes familles, &c. dont la coordination, d’après la considération de l’organisation de ces animaux, présente une série unique, non arbitraire, qui peut être rameuse, mais n’a point de véritable discontinuité dans ses parties.

J’ai fait voir, dans mon ouvrage intitulé Recherches sur l’organisation des corps vivans (p. 12 et suiv.), que dans la série unique que forment tous les animaux par la coordination de leurs masses, il existe, de la manière la plus évidente, une dégradation soutenue dans la composition de l’organisation des différens animaux connus, en partant de l’extrémité de la série où se trouvent les animaux les plus parfaits, et se dirigeant vers celle qui est formée par les animaux dont l’organisation est la plus simple.

Cette dégradation dans la composition de l’organisation des animaux, est un fait maintenant bien établi, et l’on sait qu’elle produit une diminution progressive et proportionnée dans le nombre des facultés de ces corps vivans.

En effet, si l’on examine avec attention l’organisation et les facultés de tous les animaux connus, on est maintenant forcé de reconnoître que la totalité des animaux qui existent, constitue une série de masses formant une véritable chaîne, et qu’il règne d’une extrémité à l’autre de cette chaîne, une dégradation réelle, quoiqu’irrégulière, dans la composition de l’organisation des animaux qui forment cette chaîne, ainsi qu’une diminution proportionnée dans le nombre des facultés de ces animaux.

Voilà un fait bien positif, et qu’assurément l’on ne pourra jamais raisonnablement contester.

Si dans la série nuancée dont je parle, on observe encore des interruptions diverses et plus ou moins considérables, il paroît, comme je vous l’ai dit, que ces interruptions proviennent des vides qui nous restent à remplir par la découverte de bien des animaux qui existent, et que nous ne connoissons pas encore. Cela est d’autant plus fondé, que nous voyons clairement, qu’à mesure que de nouvelles découvertes enrichissent nos collections, plusieurs de ces vides se comblent ou commencent à se combler.

Il résulte de ces diverses considérations, que si à l’une des extrémités de la chaîne animale se trouvent les animaux les plus parfaits à tous égards, c’est-à-dire ceux dont l’organisation est la plus compliquée, et qui ont les facultés les plus nombreuses, l’on voit