Page:Lamarck - Discours (1806).djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

3.o Comme ceux qui sont les plus multipliés et les plus nombreux dans la nature ; car de tous les animaux ce sont ceux en qui les facultés de régénérer leurs parties et de se multiplier par divers modes, ont le plus d’étendue  ; et il est en effet remarquable, que les plus composés parmi eux sont ovipares et ont besoin d’une fécondation sexuelle ; que ceux qui suivent sont gemmipares internes et semblent encore produire des œufs ; que ceux qui viennent après sont gemmipares externes ; et qu’enfin les derniers et les plus simples ne sont plus que fissipares ;

4.o Comme ayant un corps mollasse très-contractile, mais qui dans beaucoup d’entr’eux se trouve affermi par des tégumens coriaces ou crustacés qui l’empêchent de pouvoir se contracter et qui maintiennent ses parties ;

5.o Comme offrant dans leur ensemble une suite de groupes distincts, très-diversifiés par leur systême particulier d’organisation, et par la forme générale des individus qui font partie de chaque groupe, mais dont les groupes comparés entr’eux présentent une série remarquable par la dégradation et la simplification croissante de l’organisation des animaux qui s’y rapportent ;

6.o Comme étant ceux qui offrent les faits les plus lumineux sur l’origine de tous les corps vivans, sur la leur propre, sur les moyens qu’a employés la nature pour les faire exister ; en un mot, sur la formation et les développemens de leurs organes divers ; car c’est parmi eux qu’on voit s’anéantir successivement le cœur, les branchies, les glandes conglomérées, les vaisseaux propres à la circulation, enfin les organes de l’ouïe, de la vue, de la génération sexuelle, du sentiment et du mouvement volontaire. On voit tous ces organes disparoître avant d’avoir atteint l’extrêmité de la série naturelle de ces animaux ;

7.o Enfin, comme présentant à une des extrémités de leur série, la première et la plus simple ébauche de l’animalité, celle que la nature a formée ce cas directement, et la seule qui puisse être dans ce cas.

Assurément une série d’animaux qui offrent tant de faits importans, mérite bien l’attention et l’intérêt des naturalistes  ; et la connoissance de ces faits ainsi que celle des conséquences qu’ils entraînent, vaut bien l’étude fatigante de cette multitude de genres arbitraires de temps à autre changés, et de ces déterminations spécifiques la plupart