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Page:Lamarck - Discours (1806).djvu/33

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Conservant toujours sa tendance vers la régularité de forme, la nature développe et perfectionne le mode des formes rayonnantes, et parvient à faire exister les animaux qui composent la classe intéressante des radiaires.

Cependant, le besoin de former différens organes spéciaux à mesure qu’elle complique l’organisation, et celui de parvenir à concentrer chacun de ces organes dans un lieu particulier pour augmenter leur puissance, ne lui permettent plus de conserver le mode des formes rayonnantes, et la forcent de le changer pour préparer le mode des articulations plus propres à ses vues.

Pour cet objet la nature passe à l’établissement d’une forme alongée, et bientôt elle divise les corps qu’elle y soumet en articulations nombreuses. Ces corps articulés, qui commencent à se montrer dans les vers comme dans les tænia se trouvent ensuite généralement assujettis à ce caractère dans les animaux des trois classes qui suivent, savoir dans la nombreuse classe des insectes, dans celle des arachnides et dans celle des crustacés. Cette forme lui a servi à créer des organes spéciaux de première importance pour le perfectionnement des facultés, parce qu’avant de concentrer ces organes dans des lieux particuliers, elle lui a permis d’étendre dans toute la longueur du corps de l’animal, les principaux de ces organes, ce qui en facilitoit la création.

Parvenue néanmoins à la classe des crustacés la nature commence à concentrer quelques-uns de ces organes, et le cœur, principal organe de la circulation et des branchies, organe spécial pour la respiration, sont déjà ébauchés d’une manière éminente.

L’organisation étant parvenue à ce degré de composition, la nature va dorénavant abandonner le mode des articulations et des affermissemens extérieurs, et préparer peu à peu le squelette, cette charpente interne si favorable à la diversité et à la puissance des mouvemens de l’animal ainsi qu’aux autres perfectionnemens de ses facultés.

Dans les annelides, il n’y a plus que de fausses articulations, que des rides transversales, et ce ne peut être que dans les tentacules de celles qui en possèdent, qu’on pourroit encore en retrouver, ainsi que dans les cirrhipèdes.

Enfin dans les mollusques, on ne voit plus qu’un corps mollasse, non articulé ni annelé dans aucune de ses parties, mais dans plusieurs de ces animaux, la nature s’essaye à former des corps