Page:Lamarck - Discours (1806).djvu/35

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parmi les animaux sans vertèbres comme parmi les autres ; que cet ordre est celui de la nature ; qu’il n’a rien d’arbitraire ; qu’il ne tient point à des opinions systématiques ; qu’il ne peut être contrarié et suppléé que par des opinions de cette sorte ; et qu’enfin les grandes divisions ou classes que je vais vous exposer, composent réellement, par leur disposition réciproque, l’ordre dont il s’agit, quoique les lignes de séparation que je tracerai pour circonscrire ces classes ne soient nullement dans la nature.

Jusqu’à présent j’ai divisé les animaux sans vertèbres en huit classes qui sont très-distinctes ; mais j’entrevois, par la considération de quelques animaux singuliers qui ne peuvent être convenablement placés dans aucune de ces divisions, qu’il en faudra ajouter une neuvième.

Quoique pour faciliter l’étude, les caractères de ces classes soient en général empruntés des formes extérieures des animaux qui s’y rapportent, néanmoins je les ai toutes assujetties à la considération de l’organisation des animaux qu’elles comprennent, et particulièrement à celle des trois sortes d’organes les plus essentiels à la vie des animaux, savoir :

1.o Des organes de la respiration ;

2.o De ceux qui servent à la circulation des fluides ;

3.o Enfin, de ceux qui constituent le sentiment.


Ces considérations vraiment essentielles, rapprochent les uns des autres les animaux qui ont de véritables rapports, et écartent nécessairement ceux qui n’en ont pas. Elles établissent d’ailleurs la progression la plus exacte dans la diminution de la composition de l’organisation, diminution évidemment croissante d’une extrémité à l’autre de la série des animaux à vertèbres et sans vertèbres ; en sorte que dans les animaux de la dernière classe, les organes de la respiration, ceux de la circulation, enfin ceux du sentiment ne sont plus perceptibles, et n’existent réellement plus : on peut même dire que dans les animaux du dernier ordre de cette classe, il n’y a plus d’organe spécial et isolé pour aucune fonction quelconque.