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Page:Lamarck - Discours (1806).djvu/45

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Les insectes occupent nécessairement le dixième rang dans le règne animal ; car ils sont inférieurs ou moins perfectionnés dans leur organisation que les arachnides, puisqu’ils ne naissent point comme ces derniers dans leur état parfait, et que presque tous n’engendrent qu’une seule fois dans le cours de leur vie.

En examinant l’organisation des insectes, on voit que chez eux l’organe du sentiment est constitué par une moelle longitudinale noueuse et des nerfs. Ce cordon médullaire, muni dans toute sa longueur de nœuds ou de ganglions qu’on a considérés comme autant de cerveaux distincts, au lieu de s’étendre le long du dos de l’animal, comme la moelle épinière des animaux à vertèbres, se dirige en bas et se prolonge sous les viscères.

C’est particulièrement dans les insectes que l’on commence à remarquer que les organes essentiels à l’entretien de leur vie sont répandus presqu’également, et la plupart situés dans toute l’étendue de leur corps, au lieu d’être isolés dans des lieux particuliers, comme cela a lieu dans les animaux les plus parfaits. Cette considération perd graduellement ses exceptions, et devient de plus en plus frappante dans les animaux des classes postérieures.

Il paroît que les insectes sont les derniers animaux qui offrent une génération sexuelle, et qui soient vraiment ovipares.

Enfin, outre toutes ces considérations, nous verrons que les insectes sont infiniment curieux par les particularités relatives à leurs métamorphoses, à leurs habitudes et à leurs diverses sortes d’industrie.


Anéantissement de la fécondation sexuelle.

Ici disparoissent totalement les traces de la fécondation sexuelle ; et en effet, dans les animaux qui vont être cités, il n’est plus possible de découvrir le moindre indice d’une véritable fécondation, ni par conséquent aucun organe véritablement sexuel. Néanmoins nous allons encore retrouver dans les animaux des deux classes qui suivent, des espèces d’ovaires abondans en corpuscules oviformes. Mais je regarde ces espèces d’œufs, qui peuvent produire sans fécondation préalable, comme des gemmules internes ; en un mot, comme constituant une génération gemmipare interne, faisant le passage à la génération sexuelle dite ovipare. Leur mode de génération les constitue pour moi des gemmipares internes.