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Page:Lamarck - Discours (1806).djvu/44

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corps, comme celles des insectes, sont circonscrites dans un petit nombre de vésicules, mais ce sont toujours des trachées.

Ainsi, malgré les grands rapports des arachnides avec les crustacés ils en sont essentiellement distingués par leur organe respiratoire, et conséquemment par leurs stigmates qui sont très-apparens.

Les arachnides sont beaucoup plus voisins des insectes que des crustacés, puisqu’ils respirent par un organe du même genre ; mais ils en sont encore fortement distingués en ce qu’ils ne subissent jamais de métamorphose, et que dans ceux du premier ordre on commence à appercevoir l’ébauche d’un systême de circulation.

D’ailleurs ils engendrent plusieurs fois dans le cours de leur vie, faculté dont les insectes sont dépourvus ; enfin la plupart ont plus de six pattes, ce dont aucun insecte parfait n’offre d’exemple, et M. Pelletier de Saint-Fargeau a découvert que les araignées avoient, comme les crustacés, la faculté de repousser les pattes arrachées ou perdues, faculté qu’on ne connoît encore à aucun insecte.

En voilà plus qu’il en faut pour faire sentir combien sont fautives les distributions dans lesquelles les arachnides et les insectes sont réunis dans la même classe, parce que leurs auteurs n’ont considéré que les articulations des pattes de ces animaux, et que la peau plus ou moins crustacée qui les recouvre. C’est à-peu-près comme si, ne considérant que les tégumens plus ou moins écailleux des reptiles et des poissons, on les réunissoit dans la même classe.


6.o Les Insectes (classe 10e du règne animal).

Ovipares subissant des métamorphoses, et ayant, dans l’état parfait, six pattes articulées, des antennes et des yeux à la tête, des stigmates et des trachées pour la respiration.

Après les arachnides, viennent nécessairement les insectes, c’est-à-dire cette immense série d’animaux imparfaits, qui n’ont ni artères, ni veines pour le mouvement de leurs fluides, qui naissent dans un état moins parfait que celui dans lequel ils se régénèrent, et qui conséquemment subissent des métamorphoses.

Parvenus dans leur état parfait, tous les insectes, sans exception, ont six pattes articulées, des antennes et des yeux à la tête, des stigmates et des trachées pour la respiration.