Page:Lamarck - Discours (1806).djvu/8

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En vous citant la considération de ce qu’on nomme rapports, croyez qu’il ne s’agit pas ici de se borner à celle des rapports particuliers qui existent entre les espèces et les genres ; mais qu’il est en même temps question d’embrasser par l’étude les rapports généraux de tous les ordres qui rapprochent ou éloignent les masses que vous devez considérer comparativement.

Ce fut en effet, après avoir senti l’importance de la considération des rapports, qu’on vit naître les essais qui ont été faits, surtout depuis peu d’années, pour déterminer ce qu’on nomme la méthode naturelle ; méthode qui n’est que l’esquisse tracée par l’homme, de la marche que suit la nature dans ses productions.

Maintenant, on ne fait plus de cas en France de ces systèmes artificiels fondés sur des caractères qui compromettent les rapports naturels entre les objets qui y sont soumis ; systèmes qui donnoient lieu à des distributions et des divisions nuisibles à nos connoissances de la nature.

Vous savez qu’un grand nombre de familles naturelles sont à présent reconnues parmi les plantes ; en sorte que les rapports bien établis à leur égard, sont des connoissances solides que l’esprit de systême ne pourra jamais détruire. Néanmoins, les résultats actuels de cette belle étude botanique n’ont pas encore atteint, à beaucoup prés, la perfection dont ils sont susceptibles, tant parce qu’un certain nombre de ces familles sont encore douteuses, que parce qu’on a négligé de déterminer le principe de leur disposition générale.

Relativement aux animaux, on est maintenant convaincu, avec raison, que c’est uniquement d’après leur organisation que les rapports naturels peuvent être déterminés parmi eux ; conséquemment c’est principalement de l’anatomie comparée que la zoologie empruntera toutes les lumières qu’exige la détermination de ces rapports, et vous n’ignorez pas combien cette science importante pour l’avancement de l’histoire naturelle, a fait de progrès en Europe, et sur-tout en France depuis peu d’années.

Mais la considération des rapports naturels découverts entre certains individus, qui, rapprochés sous ce point de vue, forment des espèces de familles d’une étendue plus ou moins considérable, ne fait pas le complément de cet intérêt philosophique dont je viens de faire mention. Il reste encore à considérer ce que c’est que ces espèces de familles ; quels sont les rapports particuliers ou généraux qui rapprochent les unes des autres certaines d’entr’elles, et qui