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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/103

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des individus particuliers qu’il fait vivre, que l’art en réunit à volonté autant qu’il plaît à l’homme pour en former un tout réellement commun. En effet les greffes en approche, que la nature fait elle-même quelquefois, et que l’art imite et exécute si bien, font communiquer et participer à une vie commune différens arbres ou arbrisseaux de la même espèce. On nourrit même et on fait vivre un tronc que l’on sépare totalement de sa base et de ses racines, après lui avoir substitué par cette greffe, des troncs voisins et étrangers qui le soutiennent. On pourrait, avec une espèce, former une grande forêt dont les troncs multipliés, communiquant et vivant ensemble, pourraient à aussi juste titre être considérés comme un seul être, que l’est le corps commun d’un arbre y compris ses racines et ses branches.

Dans l’intérieur des végétaux, il paraît, comme je l’ai dit, qu’il n’y a qu’une organisation propre à y faire exister la vie, organisation qui y est modifiée selon le genre ou la famille du végétal, mais qui n’admet aucun organe spécial quelconque pour des facultés étrangères à celles qui sont le propre de la vie même.

De là, en séparant des parties d’un végétal composé, parties qui contiennent un ou plusieurs bourgeons, ou qui en renferment les élémens non développés, on peut en former à volonté autant de nouveaux