Aller au contenu

Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

corps de la nature, et l’on a dit que cette chaîne graduée n’était qu’une idée reproduite, émise par Bonnet, et depuis, par beaucoup d’autres. On aurait pu ajouter que cette idée est des plus anciennes, puisqu’on la retrouve dans les écrits des philosophes grecs. Mais, cette même idée, qui prit probablement sa source dans le sentiment obscur de ce qui a lieu réellement à l’égard des animaux, et qui n’a rien de commun avec le fait que je vais établir, est formellement démentie, par l’observation, à l’égard de plusieurs sortes de corps maintenant bien connus.

Assurément, je n’ai parlé nulle part d’une pareille chaîne : je reconnais partout, au contraire, qu’il y a une distance immense entre les corps inorganiques et les corps vivans, et que les végétaux ne se nuancent avec les animaux par aucun point de leur série. Je dis plus ; les animaux mêmes, qui sont le sujet du fait que je vais exposer, ne se lient point les uns aux autres de manière à former une série simple et régulièrement graduée dans son étendue. Aussi, dans ce que j’ai à établir, il n’est point du tout question d’une pareille chaîne, car elle n’existe pas.

Mais le sujet que je me propose ici de traiter, concerne une progression dans la composition de l’organisation des animaux, ne recherchant cette progression que dans les masses principales ou classiques, et ne considérant partout la composition de chaque organisation que dans son ensemble,