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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/203

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en question, ce corps en reçoit aussitôt une faculté absorbante, qui le met dans le cas de se pourvoir de fluides liquides qu’il s’approprie du dehors, et dont les masses remplissent ses utricules.

Dans cet état de choses, l’on sent que bientôt la continuité d’action des fluides subtils et expansifs environnans, forcera le liquide des utricules à se déplacer, à s’ouvrir des passages à travers les faibles parois de ces utricules, enfin, à subir des mouvemens continuels, susceptibles de varier en vitesse et en direction, selon les circonstances.

Ainsi donc, voilà le petit corps gélatineux que nous considérons, véritablement organisé ; le voilà composé de parties concrètes contenantes, formant un tissu cellulaire très-délicat, et de fluide propre contenu, que des excitations du dehors, toujours renouvelées, mettent sans cesse en mouvement ; en un mot, le voilà doué de mouvemens vitaux.

C’est ainsi, probablement, que l’organisation fut commencée dans les générations dites spontanées  que la nature sait produire. Elle ne put l’être qu’à la faveur des petits corps gélatineux dont je viens de parler ; et en effet, c’est uniquement dans de semblables corps qu’on observe les organisations les plus simples. Ces mêmes petits corps furent donc transformés en corps vivans, dès que les interstices de leurs molécules purent être aggrandis, et que leurs molécules les plus agglutinées purent constituer