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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/206

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pas les moyens de produire elle même directement les corps vivans les plus imparfaits, soit du règne végétal, soit du règne animal, il le serait aussi, que, ni les végétaux, ni les animaux, ne seraient ses productions ; il le serait encore que les minéraux et les autres corps inorganiques ne lui devraient rien ; enfin, il le serait que son pouvoir et ses lois seraient nuls, et qu’elle-même n’aurait aucune existence ; ce que l’observation dément généralement.

Maintenant, qu’il n’est plus possible de douter, qu’au moins a l’extrémité antérieure du règne végétal et du règne animal, la nature ne produise des générations spontanées en établissant la vie dans les corps organisés les plus frêles et les plus simples de chacun de ces règnes ; si l’on suppose que, dans certains de ces petits corps vivans, d’après la composition chimique de leur substance, la nature n’a pu établir 1’irritabilité des parties, c’est-à-dire, rendre ces parties subitement contractiles sur elles-mêmes a chaque provocation des causes stimulantes, on aura, dans ces corps, les types d’où sont provenus les différens végétaux ; tandis que ceux de ces corpuscules vivans qui, à raison de la composition chimique de leur substance, la nature a pu instituer l’irritabilité, devront être considérés comme les types qui ont donné lieu aux différens animaux existans. [1]

  1. L'irritabilité étant une faculté générale pour tous les animaux, n'exige en eux aucun organe particulier pour