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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/211

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forces de la vie sont dans leur plus faible intensité, parce que les mouvemens des fluides propres de ces corps sont alors très-lents et sans énergie ; on sentira que l’organisation de ces petits corps gélatineux peut être réduite à un simple tissu cellulaire très-frêle et à peine modifié. Cependant, à mesure que les fluides de ces petits corps recevront de l’accélération dans leurs mouvemens, les forces de la vie s’accroîtront proportionnellement ; son pouvoir augmentera de même ; le mouvement des fluides, devenu plus rapide, tracera des canaux dans le tissu délicat qui les contient ; bientôt une diversité dans la direction de ces fluides en mouvement s’établira ; des organes particuliers commenceront à se former ; les fluides eux-mêmes, plus élaborés, se composeront davantage, et donneront lieu à plus de diversité dans les matières des sécrétions et dans les substances qui constituent les organes ; enfin, selon la branche de corps vivans que l’on considérera, l’on verra l’organisation faire, dans sa composition et son perfectionnement, tous les progrès dont elle est susceptible.

Qui est-ce qui contestera la vérité de ce tableau qui présente la marche que suit l’organisation depuis les animaux les plus imparfaits jusqu’aux plus parfaits ? Qui est-ce qui ne verra pas que c’est-là l’histoire des faits d’organisation qui s’observent à l’égard des animaux considérés, dans cette progression de leur série, du plus simple au plus composé ?