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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/210

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que réside le pouvoir que possède la vie, d’étendre le volume et les parties de ce corps ; car la nutrition seule ne suffit point ; elle n’est point une force ; et il en faut une pour aggrandir, du dedans au dehors, le volume et les parties du corps dont il s’agit.

Mais si, dans chaque individu, le pouvoir de la vie tend sans cesse à augmenter les dimensions du corps et de ses parties, ce pouvoir n'empêche pas que la durée de la vie n’amène graduellement et constamment, dans l'état des parties, des altérations (une indurescence et une rigidité progressives) qui mettent un terme à l’accroissement de l’individu, et ensuite un autre à la vie même qu’il possède. Ainsi, ce sont ces altérations croissantes et connues qui constituent la cause qui, malgré la tendance de la vie, borne la croissance de l’individu, et même qui amène nécessairement sa mort après un temps en rapport avec la durée de cette croissance.

En effet, les forces de la vie tendant à accroître les dimensions de tout corps qui la possède, et les altérations que sa durée amène dans les parties de ce corps bornant le produit de ces forces, il en résulte qu’il y a des rapports constans entre la croissance des individus et, la durée de leur vie. Aussi, a-t-on remarqué que là où la croissance a le plus de durée, la vie a plus d’étendue, et vice versa.

Maintenant, si l’on considère que, dans les premiers corps vivans formés directement par la nature, les