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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/218

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constant par les habitudes, augmente les facultés de cet organe, le développe lui-même, et lui fait, acquérir des dimensions et une force d’action qu’il n’a point dans les animaux qui l’exercent moins.”

En considérant l’importance de cette loi et les lumières qu’elle répand sur les causes qui ont amené l’étonnante diversité des animaux, je tiens plus à l’avoir reconnue et déterminée le premier, qu’à la satisfaction d’avoir formé des classes, des ordres, beaucoup de genres, et quantité d’espèces, en m’occupant de l’art des distinctions ; art qui fait presque l’unique objet des études des autres zoologistes.

Je regarde cette même loi comme un des plus puissans moyens employés par la nature pour diversifier les races ; et en y réfléchissant, je sens qu’elle entraîne la nécessité de celle qui précède, c’est-à-dire, de la seconde, et qu’elle lui sert de preuve.

Effectivement, la cause qui fait développer un organe fréquemment et constamment employé, qui accroît alors ses dimensions et sa force d’action, en un mot, qui y fait itérativement affluer les forces de la vie et les fluides du corps, a nécessairement aussi le pouvoir de faire naître, peu-à-peu et par les mêmes voies, un organe qui n’existait pas et qui est devenu nécessaire.

Mais la seconde et la troisième des lois dont il s’agit, eussent été sans effet, et conséquemment inutiles, si les animaux se fussent toujours trouvés dans