Aller au contenu

Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/247

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Si c’est une vérité positive, que la nature ne puisse agir et n’ait de pouvoir que sur des corps ; c’en est une autre, tout aussi certaine, qu’elle seule, que les corps qui constituent son domaine, et que les résultats de ses actes à leur égard, sont les seuls objets soumis a nos observations ; en sorte que, hors de ces objets, nous ne pouvons rien observer.

Qui a jamais vu ou aperçu autre chose que des corps, que leurs déplacemens, que les changemens  qu’ils éprouvent, que les phénomènes qu’ils produisent ! Qui a pu connaître le mouvement et l’espace, autrement que par le déplacement des corps ! Qui a observé un seul phénomène qui n’ait pas été produit par des corps, par des relations entre différens corps, par des changemens de lieu, d’état ou de forme que des corps ont subis !

Néanmoins, telles sont les difficultés qui retardent l’aggrandissement et le perfectionnement de nos connaissances, que nous ne pouvons nous flatter d’observer tout ce que la nature produit, tous les actes qu’elle exécute, tous les corps qui existent ; car, relégués à la surface d’un petit globe, qui n’est, en quelque sorte, qu’un point dans l’univers, nous n’apercevons de cet univers qu’un très-petit coin, et nous ne pouvons même examiner qu’un très-petit nombre des objets qui font partie du domaine de la nature.