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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/249

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Quand même je me serais trompé partout (ce qu’il est difficile de prouver, les faits déposant en faveur de mes aperçus), en serait-il moins vrai que les facultés que je viens de citer, ne soient des phénomènes tout-à-fait organiques et purement physiques, qu’elles ne soient toutes des résultats de relations entre différentes parties d’un corps et entre diverses matières en action dans la production de ces phénomènes !

N’est-ce pas à des préventions irréfléchies, ainsi qu’aux suites de notre ignorance sur le pouvoir de la nature et sur les moyens qu’elle peut employer, que l’on doit la pensée de supposer dans le sentiment, et surtout dans la formation des idées et des différens actes qui peuvent s’exécuter entr’elles, quelque chose de métaphysique, en un mot, quelque chose qui soit étranger à la matière, ainsi qu’aux produits des relations entre différens corps !

Si beaucoup d’animaux possèdent la faculté de sentir ; et si, en outre, il y en a parmi eux qui soient capables d’attention, qui puissent se former des idées à la suite de sensations remarquées, qui aient de la mémoire, des passions, enfin, qui puissent juger et agir par préméditation ; faudra-t-il attribuer ces phénomènes que nous observons en eux, à une cause étrangère à la matière, et conséquemment étrangère à la nature qui il agît que sur des corps, qu’avec des corps, et que par des corps !