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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/250

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Ne considérons donc les facultés animales, quelles qu’elles soient, que comme des phénomènes entièrement organiques ; et voyons ce que les faits connus nous apprennent a leur égard.

Partout, dans le règne animal, où l’on reconnaît qu’une faculté est distincte et indépendant d’une autre, on doit être assuré que le système d’organes qui donne lieu à l’une d’elles, est différent et même indépendante de celui qui produit l’autre.

Ainsi, l’on sait que la faculté de sentir est très-différente de celle de se mouvoir par des muscles ; et que la faculté de penser est aussi très-différente, soit de celle de sentir, soit de celle d’exécuter des mouvemens musculaires. Il est même bien connu que ces trois facultés sont indépendantes les unes des autres.

Qui ne sait, en effet, qu’on peut se mouvoir sans qu’il en résulte des sensations ; que l’on peut sentir sans qu’il s’ensuive des mouvemens ; et que l’on peut penser, réfléchir, juger, sans éprouver des sensations et sans faire des mouvemens ? Ces trois facultés sont donc indépendantes entr’elles dans les êtres qui les possèdent ; et certes, les systèmes d’organes qui les donnent, doivent être aussi indépendans entr’eux.

Cependant, les trois facultés que je viens de citer ne sauraient exister sans nerfs. Le système nerveux, qui tend comme tous tes autres à se compliquer graduellement,