Aller au contenu

Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/263

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mais il me paraît s’être trompé, lorsqu’il nous dit qu’après la section de la moëlle épinière sous l’occiput, la sensibilité existe encore dans les parties de l’animal, parce qu’on les voit encore se mouvoir.

J’ai montré que la faculté de se mouvoir par des muscles, et celle de pouvoir éprouver des sensations, ne sont pas encore les seules qu’un animal obtienne d’un système nerveux compliqué, et complet dans toutes les parties qui peuvent entrer dans sa composition. Car, lorsque ce système offre un cerveau muni de tous ses appendices, et surtout d’hémisphères volumineux, il donne alors à l’animal, outre la faculté de sentir, celle de pouvoir se former des idées, de comparer les objets qui fixent son attention, de juger, en un mot, d’avoir une volonté, de la mémoire, et de pouvoir varier volontairement plusieurs de ses actions.

La faculté d’avoir de l’attention, de se former des idées et d’exécuter des actes d’intelligence, est donc distincte de celle de sentir, comme le sentiment l’est lui-même de la faculté de se mouvoir, soit par l’excitation nerveuse sur les muscles, soit par des excitations étrangères sur des parties irritables. Ces différentes facultés sont des phénomènes organiques qui résultent chacun d’organes particuliers propres à les produire. Ces faits zoologiques sont aussi positifs que l’est celui de la faculté de voir, lorsqu’on possède l’organe de la vue.