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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/269

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était encore de même du sentiment intérieur, faculté obscure, quoique puissante, qui n’a rien de commun avec celle d’éprouver des sensations, ni avec celle de penser, ou de combiner des idées, et qui tient probablement aux actes d’un ensemble de parties dans le système nerveux, c’est-à-dire, aux émotions qui peuvent être produites dans cet ensemble.

Qu’importe qu’il nous soit difficile, quelquefois même impossible, de distinguer, dans un système d’organes général, tous les systèmes d’organes particulières dont la nature est parvenue à le composer ; s’il n’en est pas moins certain que ces systèmes d’organes particuliers existent, puisque les facultés particulières qu’ils donnent sont reconnaissables, distinctes, et se montrent indépendantes ?

J’ai déjà parlé (au commencement de cette Introduction, p. 17 et 18) du sentiment intérieur dont sont doués tous les animaux qui jouissent de la faculté de sentir ; de ce sentiment intime qui, par les émotions qu’il peut éprouver subitement dans chaque besoin ressenti, fait agir immédiatement l’individu, sans l’intervention de la pensée, du jugement et de la volonté de celui même qui possède ces facultés ; et j’ai dit que je manquais d’expression propre à désigner ce sentiment [1].

  1. Par des causes, dont plusieurs sont déjà connues, les fluides de nos principaux systèmes d’organes, surtout