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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/271

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servation des faits atteste même que, parmi les animaux qui possèdent ce sentiment intérieur et qui jouissent de certains degrés d’intelligence, la plupart, néanmoins, ne le maîtrisent jamais.

On le désigne aussi très-souvent et très-improprement comme un sentiment qu’on rapporte au cœur, et alors on distingue, parmi nos actions, toutes celles qui viennent de l’esprit, de celles qui sont les produits du cœur ; en sorte que, sous ce point de vue, l’esprit et le cœur seraient les sources de toutes les actions humaines.

Mais, tout cela est erroné. Le cœur n’est qu’un muscle employé à l’accélération du mouvement de nos fluides ; il n’est propre qu’à concourir à la circulation de notre sang ; et au lieu d’être la cause ou la source de notre sentiment intérieur, il est lui-même assujéti à en subir les effets.

Ce qui fut cause de cette distinction de l’esprit et du cœur, c’est que nous sentons très-bien que nos pensées, nos méditations sont des phénomènes qui s’exécutent dans la tête ; et que nous sentons encore, au contraire, que les penchans et les passions qui nous entrainent, que les émotions que nous éprouvons dans certaines circonstances et qui vont quelquefois jusqu’à nous faire perdre l’usage des sens, sont des impressions que nous ressentons dans tout notre être, et non un phénomène qui s’exécute uniquement dans la tête, comme la pensée. Or, comme les