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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/277

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court successivement les différentes familles, il n’est pas un organe que l’on ne voie se simplifier par degrés, perdre son énergie, et finir par disparaître tout-à-fait en se confondant dans la masse [1] ”.

Il s’ensuit donc que les facultés se dégradent et finissent chacune par être anéanties à un terme quelconque de la série des animaux, comme les organes qui les produisent ; qu’elles sont partout proportionnelles au perfectionnement et à l’état des organes ; et qu’il ne reste aux animaux, qui terminent cette série, que les facultés propres à tous les corps vivans, ainsi que celle qui constitue leur nature animale. Il s’ensuit encore qu’il n’est pas vrai, et qu’il ne peut l’être, que tous les animaux soient doués de la faculté de sentir, ce que je crois avoir suffisamment établi. Ainsi, je ne reviendrai plus sur cet objet, parce qu’il n’a pas besoin de nouvelles preuves.

Mais, une vérité tout aussi solide, et qui en résulte encore clairement, c’est que les animaux très-imparfaits qui ne jouissent point de la faculté de sentir, sont nécessairement dépourvus de cet appareil nerveux qui donne lieu aux sensations et au sentiment intérieur ; appareil qui doit être assez compliqué et assez étendu pour que son ensemble, agité par quelqu’affection sur les sens, ou par quelqu’émotion intérieure, puisse faire participer l’être entier à ces affec-

  1. Dictionnaire des Sciences naturelles, vol. 2, p. 167.