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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/276

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d’exposer, d’abord il sera aisé de concevoir pourquoi l’exercice développe proportionnellement les facultés ; pourquoi l’habitude de donner de l’attention aux objets et d’exercer son jugement, sa pensée, agrandit si fortement notre intelligence ; pourquoi tel artiste qui s’est tant appliqué à l’exercice de son art, y a acquis des talens dont sont entièrement privés tous ceux qui ne se sont point occupés des mêmes objets.

Enfin, en considérant encore les vérités exposées ci-dessus, l’on reconnaîtra facilement la source du grand pouvoir qu’ont les habitudes sur les animaux, et qu’elles ont même sur nous ; certes, aucun sujet ne saurait être plus intéressant à étudier, à méditer.

Me bornant à ce simple exposé de principes qu’on ne saurait contester raisonnablement, je reviens à mon sujet.

Nous avons vu qu’en nous dirigeant du plus composé vers le plus simple, dans la série des animaux, chaque système d’organes particulier se dégradait et s’anéantissait à un terme quelconque de la série ; ce que M. Cuvier reconnaît lui-même, lorsqu’il dit :

“ On a aujourd'hui, sur les diverses dégradations du système nerveux dans le règne animal, et sur leur correspondance avec les divers degrés d’intelligence, des notions aussi complètes que pour le système sanguin [1] ”. Et ailleurs il dit : “ En effet, si on par-

  1. Rapport sur les progrès des sciences naturelles, depuis 1789, p. 164.