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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/288

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par la nature, ont leur cause en elle seule, et sont tous, sans exception, assujétis à ses lois. Or, nous efforcer de remonter, par l’observation et l’étude, jusqu’à la connaissance des causes et des lois qui produisent les phénomènes que nous observons, en nous attachant particulièrement à ceux de ces phénomènes qui peuvent nous intéresser directement, est donc ce qu’il y a de plus important pour nous.

Parmi les phénomènes nombreux et divers que nous pouvons observer, il en est qui doivent nous intéresser particulièrement, parce qu’ils tiennent de plus près à notre manière d’être, à notre constitution organique ; et parce qu’en effet, ils ressemblent beaucoup à ceux de même sorte qui se produisent en nous et que nous tenons aussi de la nature par la même voie. Les phénomènes dont il s’agit, sont les penchans des animaux sensibles, les passions mêmes qu’on observe parmi ceux qui sont intelligens dans certains degrés. Puisque ces phénomènes sont des faits observés, ils appartiennent à la nature ; et ils sont, effectivement, les produits de ses lois, en un mot, du pouvoir qu’elle tient de son suprême auteur. Aussi, nous pouvons facilement remonter jusqu’à la véritable source où ces phénomènes puisent leur origine et leur exaltation.

Déjà, je puis dire avec assurance que les penchans des animaux sensibles, et que ceux plus remarquables encore des animaux intelligens, sont des produits immédiats du sentiment intérieur de ces êtres.