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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/291

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des facultés des animaux sensibles, afin de retrouver dans chaque cas considéré, ce que le penchant cité peut produire.

Les observations déjà exposées nous obligent à reconnaître que, parmi les animaux dont je parle :

1°. Les uns sont bornés au sentiment, et ne possèdent l’intelligence dans aucun degré quelconque ;

2°. Les autres, plus perfectionnés, jouissent à-la-fois de la faculté de sentir, et de celle d’exécuter des actes d’intelligence dans différens degrés.

Les uns et les autres, jouissant du sentiment, peuvent donc éprouver la douleur : or, il est   facile de faire que, dans ses différens degrés, la douleur est pour eux un mal-être qu’ils doivent fuir, et que la nécessité de fuir ce mal-être est la cause réelle qui donne naissance au penchant en question. En effet, pour tout individu qui jouit de la faculté de sentir, la souffrance, dans sa plus faible intensité, soit vague, soit particulière, produit ce qu’on nomme le mal-être ; et ce n’est que lorsque l’affection éprouvée est vive ou jusqu’à un certain point exaltée, qu’elle reçoit le nom de douleur.

Ainsi, puisque, depuis le plus faible degré de la douleur, jusqu’à celui où elle est la plus vive, le mal-être existe toujours pour l’individu qui en est affecté ; que ce mal-être lèse ou compromet en quelque