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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/292

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chose l’intégrité de sa conservation, tandis que le bien-être seul la favorise ; l’individu sensible doit donc tendre sans cesse à se soustraire au mal-être, et à se procurer le bien-être ; enfin, le penchant à la conservation, qui est naturel dans tout individu doué du sentiment de son existence, reçoit donc nécessairement de cette tendance toute l’énergie qu’on lui observe cela me paraît incontestable.

J’avais d’abord pensé que le penchant à la propagation auquel tous les êtres sensibles paraissent assujétis, était aussi un penchant isolé, comme celui à la conservation, et qu’il constituait la source d’un autre ordre de penchans particuliers. Mais, depuis, ayant remarqué que ce penchant est temporaire dans les individus, et qu’il est lui-même un produit de celui à la conservation, j’ai cessé de le considérer séparément, et je ne le mentionnerai que dans l’analyse des détails.

En effet, à un certain terme du développement d’un individu, l’organisation, graduellement préparée pour cet objet, amène en lui, par des excitations intérieures, provoquées un général par d’autres externes, le besoin d’exécuter les actes qui peuvent pourvoir à sa reproduction et par suite, à la propagation de son espèce. Ce besoin produit dans cet individu un mal-être obscur, mais réel, qui l’agite ; enfin, en y satisfaisant, il éprouve un bien-être éminent qui l’y entraîne. Le penchant dont il s’agit est