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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/319

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il est le seul, parmi les êtres intelligens, qui puisse atteindre.

Penchant à dominer.

Le penchant à dominer est le troisième de ceux qui résultent de notre penchant à la conservation. Il est constant et général dans tous les hommes, se manifeste même dès leur enfance, et agit sans cesse à leur insu. Ce penchant provient de ce qu’ils sentent intérieurement que, plus ils l’emportent sur les autres en quelque chose, plus aussi ils en obtiennent de moyens pour favoriser leur bien-être, et pourvoir à leur conservation.

Le penchant dont il s’agit est le plus énergique de ceux que nous tenons de la nature, et développe plus ou moins ses produits selon que la destinée de l’individu et les diverses circonstances de la situation où il se trouve dans la société, y sont plus ou moins favorables. En effet, l’infortune, l’oppression et la servitude habituelle, l’éteignent en grande partie dans le commun des hommes ; tandis que le bonheur et les succès constans accroissent alors considérablement son énergie. De là vient que son activité est extrême dans l’homme à qui tout prospère ; et qu’au contraire, la bonté, l’humanité, la modération, la sagesse même, ne se rencontrent guère que dans celui qui a beaucoup souffert de l’injustice des autres.