Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/329

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D’après ce qui vient d’être exposé, je crois qu’il sera facile de reconnaître pourquoi, parmi les différens modes de gouvernement, ceux qui sont les plus favorables au bonheur des nations sont si difficiles à établir ; pourquoi l’on voit presque toujours une lutte plus ou moins grande entre les gouvernans qui la plupart tendent au pouvoir arbitraire, et les gouvernés qui s’efforcent de se soustraire à ce pouvoir ; enfin, pourquoi cette portion de la liberté individuelle, qui est compatible avec l’institution et l’exécution des bonnes lois, éprouve tant d’obstacles pour être obtenue, et ne peut long-temps se conserver là où l’on a pu l’obtenir.

Deux hommes célèbres, mais sous des rapports bien différens, ont adressé des maximes aux souverains l’un, pour la félicité des peuples ; l’autre, au profit du pouvoir arbitraire. Que l’on compare le nombre des prosélites qu’a faits le premier, avec celui du second, et l’on jugera de l’influence des causes que j’ai indiquées !

Ainsi, cet ordre de choses, que l’on voit partout, tient à la nature de l’homme, et, quoi que l’on fasse, sera toujours ce qu’il est. Le naturel de l’homme ne s’efface jamais entièrement, quoiqu’à l’aide de la raison il puisse être jusqu’à un certain point modifié.

Quel que soit le système de société dans lequel il vit, l’homme étant, de tous les êtres intelligens, celui qui a le plus de penchans naturels et le plus