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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/328

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se trouvant favorisés par un plus grand développement d’intelligence, l’on peut juger de l’étendue de leurs produits, d’après le degré de puissance que cet individu possède dans la société.

Cependant, que l’on ne s’y trompe pas, ainsi qu’un célèbre auteur ; si, sous certains rapports, l’intelligence très-développée fournit à ceux qui la possèdent, de grands moyens pour abuser, dominer, maîtriser, ou trop souvent pour opprimer les autres ; ce qui semblerait rendre cette faculté plus nuisible qu’utile au bonheur général de toute société, puisque la civilisation entraîne une immense inégalité de lumières entre les individus ; sous d’autres rapports, cette même intelligence, dans un haut degré, favorise et fortifie la raison, fait mettre à profit l’expérience, en un mot, conduit à la vraie philosophie, et, sous ce point de vue, dédommage amplement ceux qui un jouissent. Ainsi, l’on peut dire qu’elle est toujours très-avantageuse aux individus qui en sont doués. Mais la multitude qui ne saurait en posséder une semblable, en souffre nécessairement. Ce n’est donc que l’inégalité des lumières entre les hommes qui leur est nuisible, et non les lumières elles-mêmes.

Au moral, comme au physique, le plus fort abuse presque toujours de ses moyens au détriment du plus faible tel est le produit des penchans naturels qu’une forte raison ne modère pas.