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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/353

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Pour l’homme qui observe et réfléchit, le spectacle de l’univers, animé par la nature, est sans doute très-imposant, propre à émouvoir, à frapper l’imagination, et à élever l’esprit à de grandes pensées. Tout ce qu’il aperçoit lui paraît pénétré de mouvement, soit effectif, soit contenu par des forces en équilibre. De tous côtés, il remarque, entre les corps, des actions réciproques et diverses, des réactions, des déplacemens, des agitations, des mutations de toutes les sortes, des altérations, des destructions, des formations nouvelles d’objets qui subissent à leur tour le sort d’autres semblables qui ont cessé d’exister, enfin, des reproductions constantes, mais assujéties aux influences des circonstances qui en font varier les résultats ; en un mot, il voit les générations passer rapidement, se succéder sans cesse, et en quelque sorte, comme on l’a dit : “ se précipiter dans l’abîme des tems. ”

L’observateur dont je parle, bientôt ne doute plus que le domaine de la nature ne s’étende généralement à tous les corps. Il conçoit que ce domaine ne doit pas se borner aux objets qui composent le globe que nous habitons, c’est-à-dire, que la nature n’est point restreinte à former, varier, multiplier, détruire et renouveler sans cesse les animaux, les végétaux, et les corps inorganiques de notre planète. Ce serait, sans doute, une erreur de le croire, s’en rapportant à cet égard à l’apparence ; car le