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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/365

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toute manière, et sans lesquels elle ne saurait créer une seule idée quelconque. Phil. zool. vol. 2.p. 412.

Ainsi, souveraine absolue dans ce champ de l’imagination, la pensée de l’homme y trouve des charmes qui l’y entraînent sans cesse ; s’y forme des illusions qui lui plaisent, la flattent, quelquefois même la dédommagent de tout ce qui l’affecte péniblement ; et par elle, ce champ est aussi cultivé qu’il puisse l’être.

Une seule production de ce champ est utile à l’homme : c’est l’espérance ; et il l’y cultive assez généralement. Ce serait être son ennemi que de lui ravir ce bien réel, trop souvent presque le seul dont il jouisse jusqu’à ses derniers momens d’existence.

Quelque vaste et intéressant que soit le champ des réalités, la pensée de l’homme s’y complaît difficilement.

Là, sujette et nécessairement soumise ; là, bornée à observation et à l’étude des objets ; là, encore, ne pouvant rien créer, rien changer, mais seulement reconnaître ; elle n’y pénètre que parce que ce champ peut seul fournir ce qui est utile à la conservation, à la commodité ou aux agrémens de l’homme, en un mot, à tous ses besoins physiques. Il en résulte que ce même champ est, en général, bien moins cultivé que celui de l’imagination, et qu’il ne l’est que par un petit nombre d’hommes qui, la plupart, y laissent même en friche les plus belles parties.

En comparant l’un à l’autre les deux champs dont