Aller au contenu

Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/390

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ce que la nature eût exécuté sans l’influence de cette cause.

Par exemple, il eût été impossible à la nature de donner une tête aux infusoires, aux polypes, aux radiaires, etc. ; car l’état de ces corps, le degré de leur organisation, ne le lui permirent pas ; et ce ne fut, effectivement, que dans les insectes qu’elle est parvenue à donner au corps animal une véritable tête.

Or, comme la nature ne rétrograde point elle-même dans ses opérations, on doit, sentir qu’étant arrivée à la formation des insectes, et par conséquent a celle d’une tête, réceptacle des sens particuliers, toutes les organisations animales, supérieures en composition à celle des insectes, devront offrir aussi une véritable tête. Cela n’est cependant pas toujours vrai. Bien des annelides, les cirrhipèdes, et beaucoup de mollusques n’ont point de tête distincte. Une cause étrangère à la nature, en un mot, une cause modifiante et déterminable, s’est donc opposée à ce que les animaux cités soient pourvus d’une véritable tête. Tantôt, en effet, cette cause a empêché plus ou moins le développement de cette partie du corps, et tantôt même elle en a opéré l’avortement complet.

Nous trouvons la même chose à l’égard des yeux qui appartiennent à des plans d’organisation qui doivent en offrir ; la même chose aussi à l’égard des dents ; enfin, la même encore qui a lieu relativement à différentes parties de l’organisation, tant intérieures