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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/45

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qu’il éprouve ; et si cet individu est de l’ordre de ceux qui sont doués de facultés d’intelligence, il agit néanmoins, dans cette circonstance, avant qu’aucune préméditation, qu’aucune opération entre ses idées, ait provoqué sa volonté.

C’est un fait positif, et qui n’a besoin que d’être remarqué pour être connu, savoir : Que dans les animaux dont je viens de parler, et dans l’homme même, par la seule émotion du sentiment intérieur, une action se trouve aussitôt exécutée, sans que la pensée, le jugement, en un mot, la volonté de l'individu y ait eu aucune part ; et l’on sait qu'une impression ou qu'un besoin subitement ressenti, suffit pour produire cette émotion.

Ainsi, nous-mêmes, nous sommes assujettis, dans certaines circonstances, à cette puissance intérieure qui fait agir sans préméditation. Et, en effet, quoique très-souvent nous agissions par des actes de volonté positive, très-souvent aussi chacun de nous, entraîné par des impressions intérieures et subites, exécute une multitude d’actions, sans l’intervention de la pensée et conséquemment d’aucun acte de volonté.

Cette puissance singulière, qui fait agir sans préméditation et à la suite des émotions éprouvées, est celle-là même que l’on a nommée instinct dans les animaux.

On vient de voir qu’elle ne leur est point particulière,