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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/50

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part, de vouloir assurer que le sentiment n’a point lieu dans un animal en qui l’on ne voit point de nerfs, ou même qui en est réellement dépourvu ; puisque l’on sait qu’en bien des cas la nature sait parvenir au même but, par différens moyens.

A cela je répondrai que ce serait plutôt un système de la part de ceux qui me feraient cette objection ; car ils ne sauraient prouver

1.° Que le sentiment soit nécessaire aux animaux qui n’ont point de nerfs

2.° Que là où les nerfs manquent, la faculté de sentir puisse néanmoins exister.

Ce n’est assurément que par système qu'on pourrait supposer de pareilles choses.

Or, je puis montrer que si la nature eût donné la faculté de sentir à des animaux aussi imparfaits que les infusoires, les polypes : etc., elle eût fait en cela une chose à-la-fois inutile et dangereuse pour eux. En effet, ces animaux n’ayant jamais besoin de choisir les objets dont ils se nourrissent, de les aller chercher, enfin, de se diriger vers eux, mais les trouvant toujours à leur portée, parce que les eaux qui en sont remplies, les tiennent sans cesse à leur disposition, l’intelligence pour juger et choisir, le sentiment pour connaître et distinguer, seraient pour eux des facultés superflues et dont ils ne feraient aucun usage. La dernière même (la faculté de sentir)