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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/49

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pour cet objet, elle n’a pu ajouter aucun organe particulier quelconque. Cela est évident, et l’observation de ces animalcules atteste qu’elle n’a point fait autrement.

Que l’on cherche tant qu’on voudra dans une monade, dans une volvoce, ou dans une protée, des nerfs aboutissant à un cerveau ou à une moëlle longitudinale, ce qui est nécessaire pour la production du sentiment, on sentira bientôt l’inutilité, le ridicule même de cette recherche.

Comme la nature a compliqué graduellement l’organisation animale, et a multiplié progressivement les facultés à mesure qu’elles devenaient nécessaires, ce que je prouverai bientôt, on reconnaît, en s’élevant dans l’échelle animale, à quel point de cette échelle commence la faculté de sentir ; car dès que cette faculté existe, l’animal qui en jouit offre constamment un appareil nerveux, très-distinct, propre à la produire ; et presque toujours alors, un ou plusieurs sens particuliers se montrent à l’extérieur.

Enfin, lorsque l’appareil nerveux en question ne se retrouve plus, qu’il n’y a plus de centre de rapport pour les nerfs, plus de cerveau, plus de moëlle longitudinale ; jamais alors l’animal ne présente aucun sens distinct. Or, vouloir, dans ce cas, lui attribuer le sentiment, tandis qu’il n’en a pas l’organe, c’est évidemment se bercer d’une chimère.

On me dira peut-être que c’est un système de ma