Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1.djvu/107

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
  parmi les corps vivans. 77

poursuites ou à ses piéges sont tels, qu’il n’y a aucune apparence qu’il puisse détruire l’espèce entière d’aucun de ces animaux.

Il n’y a donc que les grands animaux terrestres qui puissent être exposés, de la part de l’homme, à l’anéantissement de leur espèce. Ainsi ce fait peut avoir eu lieu ; mais son existence n’est pas encore complétement prouvée.

Néanmoins, parmi les débris fossiles qu’on trouve de tant d’animaux qui ont existé, il y en a un très-grand nombre qui appartiennent à des animaux dont les analogues vivans et parfaitement semblables ne sont pas connus ; et parmi ceux-ci, la plupart appartiennent à des mollusques à coquille, en sorte que ce sont les coquilles seules qui nous restent de ces animaux.

Or, si quantité de ces coquilles fossiles se montrent avec des différences qui ne nous permettent pas, d’après les opinions admises, de les regarder comme des analogues des espèces avoisinantes que nous connoissons, s’ensuit-il nécessairement que ces coquilles appartiennent à des espèces réellement perdues ? Pourquoi, d’ailleurs, seroient-elles perdues, dès que l’homme n’a pu opérer leur destruction ? Ne seroit-il pas possible, au contraire, que les individus fossiles dont il s’agit appartinssent à des espèces encore existantes, mais qui ont changé depuis, et ont donné