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dégradation de l’organisation

Les branchies essentiellement destinées, par la nature, à opérer la respiration dans le sein même de l’eau, ont dû subir des modifications, quant à leurs facultés, et quant à leurs formes, dans les animaux aquatiques qui se sont exposés, ainsi que les générations des individus de leur race, à se mettre souvent en contact avec l’air, et même pour plusieurs de ces races, à y rester habituellement.

L’organe respiratoire de ces animaux s’est insensiblement accoutumé à l’air ; ce qui n’est point une supposition ; car on sait que tous les crustacés ont des branchies, et cependant on connoît des crabes (cancer ruricola) qui vivent habituellement sur la terre, respirant l’air en nature avec leurs branchies. À la fin, cette habitude de respirer l’air avec des branchies est devenue nécessaire à beaucoup de mollusques qui l’ont contractée : elle a modifié l’organe même ; en sorte que les branchies de ces animaux n’ayant plus besoin d’autant de points de contact avec le fluide à respirer, sont devenues adhérentes aux parois de la cavité qui les contient.

Il en est résulté que l’on distingue parmi les mollusques, deux sortes de branchies :

Les unes sont constituées par des lacis de vaisseaux qui rampent sur la peau d’une cavité intérieure, qui ne forment point de saillie, et qui