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dégradation de l’organisation

Si les insectes eussent eu un poumon, s’ils eussent pu se gonfler d’air, et si l’air qui pénètre dans toutes les parties de leur corps eut pu s’y raréfier, comme celui qui s’introduit dans le corps des oiseaux, leurs poils se fussent, sans doute, changés en plumes.

Enfin, si, parmi les animaux sans vertèbres, l’on s’étonne de trouver si peu de rapports entre les insectes qui subissent des métamorphoses singulières, et les animaux invertébrés des autres classes, que l’on fasse attention que ce sont les seuls animaux sans vertèbres qui s’élancent dans le sein de l’air et qui y exécutent des mouvemens de progression ; alors on sentira que des circonstances et des habitudes aussi particulières, ont dû produire des résultats qui leur sont pareillement particuliers.

Les insectes ne sont rapprochés que des arachnides par leurs rapports ; et, en effet, les uns et les autres sont, en général, les seuls animaux sans vertèbres qui vivent dans l’air ; mais aucune arachnide n’a la faculté de voler ; aucune aussi ne subit de métamorphose ; et en traitant des influences des habitudes, je montrerai que ces animaux s’étant accoutumés à rester sur les corps de la surface du globe, et à vivre dans des retraites, ont dû perdre une partie des facultés des insectes, et acquérir des caractères qui les en distinguent éminemment.