Mais dans les différens points de la surface du globe qui peuvent être habités, la nature et la situation des lieux et des climats y constituent, pour les animaux comme pour les végétaux, des circonstances différentes dans toute sorte de degrés. Les animaux qui habitent ces différens lieux doivent donc différer les uns des autres non-seulement en raison de l’état de composition de l’organisation dans chaque race, mais, en outre, en raison des habitudes que les individus de chaque race y sont forcés d’avoir ; aussi, à mesure qu’en parcourant de grandes portions de la surface du globe, le naturaliste observateur voit changer les circonstances d’une manière un peu notable, il s’aperçoit constamment alors que les espèces changent proportionnellement dans leurs caractères.
Or, le véritable ordre de choses qu’il s’agit de considérer dans tout ceci, consiste à reconnoître :
1.o Que tout changement un peu considérable et ensuite maintenu dans les circonstances où se trouve chaque race d’animaux, opère en elle un changement réel dans leurs besoins ;
2.o Que tout changement dans les besoins des animaux nécessite pour eux d’autres actions pour satisfaire aux nouveaux besoins et, par suite, d’autres habitudes ;