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influence des circonstances

venoient à être remplis ; mais il est question de rétrécissement et de raccourcissement réels, considérables, et tels que ces organes romproient plutôt que de céder subitement à des causes qui exigeroient l’extension ordinaire.

À circonstances d’âge tout-à-fait égales, comparez un homme qui, pour s’être livré à des études et des travaux d’esprit habituels qui ont rendu ses digestions plus difficiles, a contracté l’habitude de manger très-peu, avec un autre qui fait habituellement beaucoup d’exercice, sort souvent de chez lui, et mange bien ; l’estomac du premier n’aura presque plus de facultés, et une très-petite quantité d’alimens le remplira, tandis que celui du second aura conservé et même augmenté les siennes.

Voilà donc un organe fortement modifié dans ses dimensions et ses facultés par l’unique cause d’un changement dans les habitudes, pendant la vie de l’individu.

L’emploi fréquent d’un organe devenu constant par les habitudes, augmente les facultés de cet organe, le développe lui-même, et lui fait acquérir des dimensions et une force d’action qu’il n’a point dans les animaux qui l’exercent moins.

L’on vient de voir que le défaut d’emploi d’un organe qui devroit exister, le modifie, l’appauvrit, et finit par l’anéantir.