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sur les actions des animaux.

Les serpens, qui rampent à la surface de la terre, avoient besoin de voir principalement les objets élevés, ou qui sont au-dessus d’eux. Ce besoin a dû influer sur la situation de l’organe de la vue de ces animaux ; et, en effet, ils ont les yeux placés dans les parties latérales et supérieures de la tête, de manière à apercevoir facilement ce qui est au-dessus d’eux ou à leurs côtés ; mais ils ne voient presque pas ce qui est devant eux à une très-petite distance. Cependant, forcés de suppléer au défaut de la vue pour connoître les corps qui sont devant leur tête, et qui pourroient les blesser en s’avançant, ils n’ont pu palper ces corps qu’à l’aide de leur langue, qu’ils sont obligés d’allonger de toutes leurs forces. Cette habitude a non-seulement contribué à rendre cette langue grêle, très-longue et très-contractile, mais encore l’a forcée de se diviser dans le plus grand nombre des espèces, pour palper plusieurs objets à la fois ; elle leur a même permis de se former une ouverture à l’extrémité de leur museau, pour passer leur langue sans être obligés d’écarter leurs mâchoires.

Rien de plus remarquable que le produit des habitudes dans les mammifères herbivores.

Le quadrupède, à qui les circonstances et les besoins qu’elles ont amenés, ont donné, depuis long-temps, ainsi qu’à ceux de sa race, l’habitude