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sur les actions des animaux.

cet animal est tout-à-fait en rapport avec son état de foiblesse ou son inaptitude à marcher ; et que s’il vouloit faire des mouvemens autres que ceux qu’on lui voit exécuter, il ne le pourroit pas.

De là, supposant que cet animal avoit reçu de la nature l’organisation qu’on lui connoît, on a dit que cette organisation le forçoit à ses habitudes et à l’état misérable où il se trouve.

Je suis bien éloigné de penser ainsi ; car je suis convaincu que les habitudes que les individus de la race de l’ ont été forcés de contracter originairement, ont dû nécessairement amener leur organisation à son état actuel.

Que des dangers continuels aient autrefois portés les individus de cette espèce à se réfugier sur les arbres, à y demeurer habituellement, et à s’y nourrir de leurs feuilles ; il est évident qu’alors ils auront dû se priver d’une multitude de mouvemens que les animaux qui vivent sur la terre sont dans le cas d’exécuter. Tous les besoins de l’ se seront donc réduits à s’accrocher aux branches, à y ramper ou s’y traîner pour atteindre les feuilles, et ensuite à rester sur l’arbre dans une espèce d’inaction, afin d’éviter de tomber. D’ailleurs, cette sorte d’inaction aura été provoquée sans cesse par la chaleur du climat ; car pour les animaux à sang chaud, les chaleurs invitent plus au repos qu’au mouvement.