Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1.djvu/428

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

C’est ainsi que ce végétal composé forme, en continuant de vivre, un résultat de végétation qui subsiste après la destruction de tous les individus qui ont concouru ensemble à le produire, et dans lequel la vie se retranche.

De là, en séparant des parties de ce végétal, qui contiennent un ou plusieurs bourgeons, ou qui en renferment les élémens non développés, on peut en former à volonté autant de nouveaux individus vivans, semblables à ceux dont ils proviennent, sans employer le secours des fruits de ces plantes ; et voilà effectivement ce que les cultivateurs exécutent en faisant des boutures, des marcottes, etc.

Or, de même que la nature a fait des végétaux composés, elle a fait aussi des animaux composés ; et pour cela elle n’a pas changé, de part et d’autre, soit la nature végétale, soit la nature animale. En voyant des animaux composés, il seroit tout aussi absurde de dire que ce sont des animaux-plantes, qu’il le seroit en voyant des plantes composées, de dire que ce sont des plantes-animales[1]

  1. Lorsqu’on ne considère que les corps produits par la végétation ou par des animaux, on en rencontre parmi eux plusieurs qui nous embarrassent pour décider s’ils appartiennent au règne végétal ou au règne animal ; et l’analise chimique de ces corps prononce quelquefois en faveur des