Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1.djvu/443

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leur faire exécuter aucun mouvement subit, de les faire réagir sur les fluides contenus, et conséquemment de les rendre irritables. Le produit de cet orgasme a été nommé, mal à propos, sensibilité latente ; j’en parlerai dans le chapitre IV.

Dans les animaux, qui tous ont des parties irritables, les mouvemens vitaux sont entretenus, dans les uns, par l’irritabilité seule des parties, et dans les autres, ils le sont à la fois par l’irritabilité et par l’action musculaire des organes qui doivent agir.

En effet, dans ceux des animaux dont l’organisation, encore très-simple, n’exige dans les fluides contenus que des mouvemens fort lents, les mouvemens vitaux s’exécutent seulement par l’irritabilité des parties contenantes et par la sollicitation dans les fluides contenus que provoque en eux la cause excitatrice. Mais comme l’énergie vitale s’accroît à mesure que l’organisation se compose, il arrive bientôt un terme où l’irritabilité et la cause excitatrice seules ne peuvent plus suffire à l’accélération devenue nécessaire dans les mouvemens des fluides ; alors la nature emploie le système nerveux, qui ajoute le produit de l’action de certains muscles à celui de l’irritabilité des parties ; et bientôt ce système permettant l’emploi du mouvement musculaire, le cœur devient un moteur puissant pour