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Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1.djvu/89

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  parmi les corps vivans. 59

fixer, par l’expression, les petites différences qui les distinguent.

Il n’y a que ceux qui se sont long-temps et fortement occupés de la détermination des espèces, et qui ont consulté de riches collections, qui peuvent savoir jusqu’à quel point les espèces, parmi les corps vivans, se fondent les unes dans les autres, et qui ont pu se convaincre que, dans les parties où nous voyons des espèces isolées, cela n’est ainsi que parce qu’il nous en manque d’autres qui en sont plus voisines, et que nous n’avons pas encore recueillies.

Je ne veux pas dire pour cela que les animaux qui existent forment une série très-simple, et partout également nuancée ; mais je dis qu’ils forment une série rameuse, irrégulièrement graduée, et qui n’a point de discontinuité dans ses parties, ou qui, du moins, n’en a pas toujours eu, s’il est vrai que, par suite de quelques espèces perdues, il s’en trouve quelque part. Il en résulte que les espèces qui terminent chaque rameau de la série générale, tiennent, au moins d’un côté, à d’autres espèces voisines qui se nuancent avec elles. Voilà ce que l’état bien connu des choses me met maintenant à portée de démontrer.

Je n’ai besoin d’aucune hypothèse, ni d’aucune supposition pour cela : j’en atteste tous les naturalistes observateurs.