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GÉNÉRALITÉS SUR LES ANIMAUX

autant de fois, après le relâchement de la partie, que de nouveaux contacts viennent l’irriter. Or, rien de tout cela n’a jamais été observé dans aucune partie des végétaux.

Quand je touche les rameaux étendus d’une sensitive (mimosa pudica), au lieu d’une contraction, j’observe aussitôt dans les articulations des rameaux et des pétioles ébranlés un relâchement qui permet à ces rameaux et aux pétioles des feuilles de s’abattre, et qui met les folioles mêmes dans le cas de s’affaisser les unes sur les autres. Cet affaissement étant produit, en vain touche-t-on encore les rameaux et les feuilles de ce végétal ; aucun effet ne se reproduit. Il faut un temps assez long, à moins qu’il ne fasse très-chaud, pour que la cause qui peut distendre les articulations des petits rameaux et des feuilles de la sensitive soit parvenue à relever et étendre toutes ces parties et mettre leur affaissement dans le cas de se renouveler par un contact ou une légère secousse.

Je ne saurais reconnaître dans ce phénomène aucun rapport avec l’irritabilité des animaux ; mais sachant que, pendant la végétation, surtout lorsqu’il fait chaud, il se produit dans les végétaux beaucoup de fluides élastiques, dont une partie s’exhale sans cesse, j’ai conçu, que dans les plantes légumineuses, ces fluides élastiques pouvaient s’amasser particulièrement dans les articulations des feuilles avant de se dissiper et qu’ils pouvaient alors dis-