Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1873 tome 1.djvu/27

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influences diverses. En effet, l'argument tiré de l’identité des espèces étudiées depuis les temps historiques est sans valeur. Cuvier avait conclu à la fixité de l’espèce, parce que les momies des chats, des ibis, des crocodiles de l’Egypte, sont identiques aux espèces actuelles vivant encore dans le pays. Or ce que Cuvier disait de l’espèce est également vrai des variétés ou des races obtenues dans les temps les plus reculés; ainsi le bélier représenté sur les monuments égyptiens est identique au bélier nubien actuel[1]. Le petit cheval des paysans lithuaniens ne diffère pas du daïno illustré dans les chants primitifs de ces peuples, et dont les squelettes se retrouvent dans les anciens tombeaux. Pourquoi auraient-ils changé, puisque le milieu ambiant est resté le même et que les peuples qui ont succédé à ces nations primitives n’ont rien fait pour améliorer ces races par des croisements ou la sélection artificielle ? A plus forte raison ne voyons-nous pas les espèces ou les races sauvages se modifier sous nos yeux, à moins que l’homme n’intervienne par la culture et l’hybridation pour les végétaux, par le régime alimentaire et le croisement pour les animaux. Examinons successivement l’influence

  1. Settegast, die Thierzucht, p. 60 et pl. I.