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d’un arbre à l’autre. Chez les chauves-souris, le même appareil existe; il se complète par une véritable aile membraneuse: les os du métacarpe et les doigts, le pouce excepté, sont très-longs; une seconde membrane, se continuant avec le parachute, réunit ces os entre eux. L’animal ainsi organisé vole aussi longtemps et aussi rapidement qu’un oiseau.

Mais, dira-t-on. ces faits n’expliquent en aucune façon le développement de l’aile munie de plumes telle que nous la voyons chez les oiseaux. Cela est vrai; cependant nous ferons remarquer que les anciens anatomistes, de Blainville et d’autres, avaient déjà constaté l’étroite analogie qui unit les oiseaux aux reptiles, analogie justifiée dans les idées de Lamarck et de Darwin par l'hypothèse très-probable que les oiseaux ne sont que des reptiles transformés. Il y a plus, l’histologie ou anatomie microscopique prouve que la plume de l’oiseau et l’écaille du reptile sont originairement identiques, et que la plume n’est qu’une écaille plus développée[1]. Déjà nous avons remarqué l’extrême ressemblance des plumes avortées des manchots avec des écailles de reptiles. Ajoutons que, parmi les reptiles, le dragon volant est

  1. Voyez Gegenbanr, Vergleickende Anatomie, p. 585.