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Si tous les êtres animés sont sortis d’une souche commune, les rapports, les relations que nous observons entre eux sont la conséquence nécessaire d’une même origine et non pas la preuve d’un plan préconçu d’avance; par conséquent, les classifications, même celle dite naturelle, constituent, suivant l’expression de Lamarck, les parties de l'art[1] dans la science des êtres organisés. En effet, les genres, les familles, les ordres, les classes, les embranchements, ne sont jamais limités naturellement, il y a toujours des passages insensibles entre eux. C’est l’idée d’une chaîne animale déjà formulée nettement par Aristote lorsqu’il disait[2]: « La nature passe d’un genre et d’une espèce à l’autre par des gradations imperceptibles, et depuis l’homme jusqu’aux êtres les plus insensibles, toutes ses productions semblent se tenir par une liaison continue. » Un grand zoologiste, de Blainville, sans partager toutes les opinions de Lamarck, a été jusqu’à la fin de sa vie le défenseur le plus convaincu et le plus autorisé de la chaîne animale. Lamarck a même

  1. Phylosophie zoologique, t. Ier, p. 38.
  2. Historia animalium, VIII, c. I, et Voyage du jeune Andcharsis, t. V, p. 344.