Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1873 tome 1.djvu/96

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Mes observations n’eussent produit aucun éclaircissement satisfaisant sur les sujets dont il s’agit, si je ne fusse parvenu à reconnaître et à pouvoir prouver que le sentiment et l'irritabilité sont deux phénomènes organiques très-différents; qu’ils n’ont nullement une source commune, comme on l’a pensé; enfin, que le premier de ces phénomènes constitue une faculté particulière à certains animaux, et qui exige un système d’organes spécial pour pouvoir s’opérer, tandis que le deuxième, qui n’en nécessite aucun qui soit particulier, est exclusivement le propre de toute organisation animale.

Aussi, tant que ces deux phénomènes seront confondus dans leur source et leurs effets, il sera facile et commun de se tromper dans l’explication que l’on essayera de donner, relativement aux causes de la plupart des phénomènes de l’organisation animale: il le sera surtout, lorsque, voulant rechercher le principe du sentiment et du mouvement, enfin, le siège de ce principe dans les animaux qui possèdent ces facultés, on fera des expériences pour le reconnaître.

Par exemple, après avoir décapité certains animaux très-jeunes, ou en avoir coupé la moelle épinière entre l’occiput et la première vertèbre, ou y avoir enfoncé un stylet, on a pris divers mouvements